Comment maigrir ?
Le Dr Spatzierer, nutritionniste, aborde ici les problèmes que suscitent les régimes à répétition, qu’il estime être inefficaces et nocifs. Il préconise plutôt une activité physique soutenue, régulière, et un équilibre alimentaire sans frustrations. Quant à l’obésité – problème de santé publique –, elle nécessite souvent des interventions chirurgicales au niveau de l’appareil digestif.
Non aux régimes !
Disons le tout net, sans ambages : les régimes quels qu’ils soient, même les plus prometteurs, ne sont pas LA solution pour maigrir et n’entraînent aucun bénéfice à long terme. Avec leurs menus forcément restrictifs, tout ce qu’ils génèrent, ce sont des troubles du comportement alimentaire. Première constatation : au cours d’un régime, on perd essentiellement des muscles et de l’eau, donc la pesée n’est pas un élément objectif. Deuxième constatation : dans l’année qui suit, les personnes atteignent à nouveau leur poids d’avant régime et le dépassent même de 8 à 12 %. Tout est alors à recommencer !
Alors, que faire ?
Il faut moduler son comportement alimentaire, donc le modifier. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il faut changer de style de vie et oublier les plats en sauce et les frites à tous les repas. Il vaut mieux manger à sa faim des plats plus sains, sans excès de matières grasses, mais aussi varier son alimentation et faire la part belle aux légumes, aux poissons, aux viandes blanches. Et puis, il faut apprendre à se faire plaisir, ne pas hésiter à déguster un délicieux fondant au chocolat sans culpabiliser (bien sûr, pas tous les jours !).
Mais la clé du succès, c’est le sport. Il faut bouger encore et toujours, et pas seulement une fois par semaine. Et pourquoi bouger ? D’abord, pour relancer la thermogenèse, c’est-à-dire le processus par lequel le corps génère de la chaleur, tout en stimulant le rythme de son métabolisme, ce qui permet d’accroître la dépense énergétique et donc de brûler des calories. C’est la première raison. Mais aussi le seul fait de se muscler permet d’entretenir cette « chaudière » si nécessaire à notre organisme et tout simplement à la vie. Et puis, la silhouette est autrement plus harmonieuse avec des muscles que sans.
Alors, choisissez le sport avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise et consacrez-lui un créneau horaire quotidien (ou 4 fois par semaine, mais pas moins). Au début, c’est une discipline un peu fastidieuse, mais on y prend vite goût et vous verrez, finalement, on a du mal à s’en passer !
Qu’est-ce que l’obésité ?
Tout ce qui est énoncé ci-dessus concerne les personnes qui ont des kilos à perdre, mais qui ne sont pas obèses. Comment, d’un point de vue clinique, définit-on l’obésité ? Il suffit de calculer son indice de masse corporelle (IMC), à savoir diviser son poids par sa taille au carré (en mètres). Si le résultat est égal ou supérieur à 30, l’obésité est avérée, à 40, il s’agit d’une obésité massive. Et il faut agir vite ! Parce que le risque de maladies cardio-vasculaires et de cancers est beaucoup plus important chez les personnes obèses, tout comme celui d’une mort prématurée.
Comment la traiter ?
Ce fléau de santé publique est complètement lié à un mode de vie très sédentaire et donc à un métabolisme qui stocke trop. Il est donc impératif que les personnes obèses fassent de l’exercice physique pour réactiver la thermogénèse (voir ci-dessus). Reste que, pour obtenir des résultats tangibles (de 40 à 70 % de perte de poids), il est nécessaire d’avoir recours à des traitements chirurgicaux plus ou moins lourds :
– Le ballon gastrique est préconisé pour des surpoids modérés.
– La gastroplastie (pose d’un anneau gastrique) qui diminue le volume de l’estomac et ralentit le passage des aliments, rétablissant ainsi la sensation de satiété que les régimes à répétition ont annihilée. Cette intervention ne modifie en rien la digestion.
– Le bypass gastrique est une opération qui réduit le volume de l’estomac et modifie le circuit alimentaire : les aliments ne passent ni par l’estomac ni par la partie supérieure du tube digestif et sont acheminés directement vers la partie médiane du grêle. Cette intervention, lourde et irréversible, nécessite une hospitalisation de 4 à 6 jours.
– La sleeve gastrectomie consiste à retirer une grande partie de l’estomac et en faire un tube. Préconisée pour les obésités sévères, cette opération, également lourde et irréversible, requiert une hospitalisation de 3 à 5 jours.
– L’EndoBarrier ne nécessite ni hospitalisation ni intervention chirurgicale. C’est une gaine dont on tapisse l’intérieur de l’intestin et qui réduit considérablement l’absorption des calories par le corps.
Témoignage
Claude T, patiente de longue date du Dr Spatzierer
« Ayant arrêté de fumer en 1990, j’ai pris beaucoup de poids, jusqu’à 20 kilos ! J’ai enchaîné les régimes et les reprises de poids. De guerre lasse, j’ai poussé un jour la porte du cabinet du Dr Spatzierer. Il m’a expliqué qu’il fallait que j’arrête de me priver de tout pour, ensuite, tout m’autoriser tellement j’avais été frustrée. Il m’a aussi expliqué que la clé du succès résidait dans le sport. Mais, à l’époque, j’occupais un poste à responsabilités dans une grande agence de communication et il m’était impossible de libérer du temps pour une activité sportive. J’ai donc continué à enchaîner des cycles de perte et de reprise de poids, à être frustrée, puis à culpabiliser.
Jusqu’au jour où j’ai décidé de créer ma propre entreprise et d’être maître de mon emploi du temps. Depuis plus de sept ans, je nage 6 fois par semaine et je fais mes 20 km hebdomadaires de crawl. C’est ainsi que j’ai réussi à stabiliser mon poids. Il est vrai que je mange assez sainement au quotidien (beaucoup de légumes et de poissons), mais quand j’en ai envie, je ne me prive ni d’une bonne pizza ni d’un crumble aux pommes, sans pour autant prendre des kilos. »